Il portait encore qu’Anthémocritos serait enterré près des portes Thrasiennes, qu’on appelle aujourd’hui le Dipyle[94]. διαπονέω-ῶ : travailler avec soin pour apprendre, ἀλείπτης, ου : celui qui frotte d’huile, maître de gymnase, entraîneur, παρακάλυμμα : ce qui sert à cacher, prétexte, couverture. Comparer Périclès et Pisistrate n’est pas innocent : comme lui, c’est un aristocrate favorable au peuple, et en même temps, c’est rappeler aux Athéniens la chute dramatique des Pisistratides, et la gloire qui entoure ceux qui les ont vaincus. De là vient, dit-on, que ceux qui ont eu un jour de plaisir l’appellent le jour blanc, à cause de la fève blanche[84]. Ὁ τεχνίτης : artisan, technicien, artiste. Carte de la Grèce : repérer les différents trajets. Thucydide, pour nous donner une idée du gouvernement de Périclès, le représente comme une sorte d’aristocratie, à laquelle on donnait le nom de gouvernement démocratique, mais qui dans le fait était une véritable monarchie, où le premier des citoyens avait seul toute l’autorité. Périclès, qui s’aperçut de cette disposition des esprits, ne tarda pas à la seconder, et proposa lui-même le décret pour le rappel de Cimon, qui, aussitôt après son retour, fit conclure la paix entre les deux villes : car les Lacédémoniens avaient autant d’affection pour lui que de haine pour Périclès et pour les autres chefs du parti populaire. Ces dénonciations ayant paru faire plaisir au peuple, Dracontides proposa et fit passer un troisième décret, qui portait que Périclès rendrait ses comptes devant les prytanes[101], et que les juges, après avoir pris sur l’autel les billets pour les suffrages, prononceraient le jugement dans la ville[102]. Par là il mit les Grecs à l’abri des incursions des Thraces répandus dans la Chersonèse ; il les délivra d’une guerre pénible et presque continuelle qu’ils avaient à soutenir contre les Barbares qui les avoisinaient, et les garantit des brigandages des peuples limitrophes et des naturels du pays. Ils lui suscitèrent un rival dans la personne de Thucydide, du bourg d’Alopèce, beau-frère de Cimon[37], homme sage, moins propre à la guerre que ce dernier, mais meilleur politique que lui, plus fait pour gouverner les assemblées populaires ; qui d’ailleurs, faisant son séjour à la ville, et se mesurant toujours à la tribune avec Périclès, eut bientôt remis l’équilibre dans le gouvernement. Périclès avait, pour le peuple, une extrême répugnance dans sa jeunesse. Entre le Ier et le IIème siècle, il compose Œuvres morales, dont le nom latin est Moralia. Faut-il voir là de l’ironie ?). Plutarque : Vie de Périclès (chapitres 17-39) Traduction nouvelle annotée par Marie-Paule Loicq-Berger Chef de travaux honoraire de l’Université de Liège Adresse : avenue Nandrin, 24 … Elle fait partie de la Chalcidique (capitale Thessalonique). Mais il ne lui était rien échappé de ce qu’ils avaient dit ; et prenant tout à coup la parole : « Je suis surpris, leur dit-il, que vous ayez si présents à l’esprit et que vous vantiez si fort des exploits dont la fortune a partagé la gloire, et que tant d’autres généraux ont faits comme moi, tandis que vous ne parlez pas de ce qu’il y a de plus grand et de plus glorieux dans ma vie : c’est que jamais je n’ai fait prendre le deuil à aucun Athénien. Il paraît cependant que l’attachement de Périclès pour Aspasie fut une véritable passion. C’est avec lui que commence la grandeur d’Athènes. Les amis de Cimon, que Périclès accusait aussi d’être attachés aux Lacédémoniens, y furent tous tués[34]. Grande injustice des « Comiques » aussi bien à l’égard de Pisistrate (qui a efficacement lutté contre les Oligarques et les grands propriétaires) qu’à celui de Périclès, grand dirigeant démocrate : les poètes comiques seraient-ils toujours au service des riches et des puissants ? Ce fut alors pour la première fois que Périclès proposa un décret pour faire célébrer des jeux de musique à la fête des Panathénées, et, il mit la plus grande ardeur à le faire passer. Ils nous peignent le séjour des dieux comme une demeure ferme et inébranlable, qui n’est jamais ni agitée par les vents ni obscurcie par les nuages, où règne toujours la plus douce sérénité, où brille la plus pure lumière : un tel séjour est en effet le seul qui convienne à des êtres immortels et souverainement heureux ; et cependant ils nous représentent les dieux eux-mêmes livrés à des agitations continuelles, pleins de haine, de colère et de toutes les passions qui déshonoreraient des hommes raisonnables et sensés. Mais quand il vit mourir Paralos, le dernier de ses fils légitimes, il fut accablé de cette perte, et s’efforça d’abord de soutenir son caractère et de conserver tout son courage ; mais en s’approchant de son fils pour lui mettre la couronne sur la tête, il ne put supporter cette vue, et, succombant à sa douleur, il poussa des cris et des sanglots, et répandit un torrent de larmes, ce qui ne lui était pas encore arrivé dans tout le cours de sa vie. La politique extérieure de Périclès. » En effet, la promptitude et la facilité dans l’exécution ne donnent ni beauté parfaite ni solidité durable. φυσιγγόομαι-οῦμαι : être excité comme un coq de combat avec de l’ail (ὀδύναις πεφυσιγγωμένοι : excités et mécontents. Cléon même se déchaînait contre lui, et commençait déjà à profiter de la colère du peuple pour s’emparer de sa confiance, comme on le voit dans ces vers d’Hermippos : Tu parles de la guerre en termes exaltés ; Ton âme de Telès semble avoir le courage : Vois-tu briller le fer, tu trembles, tu frémis ; Et la sombre pâleur obscurcit ton visage. Cette tête a été attestée au Louvre en 1815 sous l’appellation de Vesta. Elles regroupent en fait toutes les autres œuvres de Plutarque ; leur diversité montre l’étendue de sa culture et de ses centres d’intérêt. οὔτ᾽ ἀνέμοισι τινάσσεται οὔτε ποτ᾽ ὄμβρῳ, δεύεται οὔτε χιὼν ἐπιπίλναται, ἀλλὰ μάλ᾽ αἴθρη, πέπταται ἀνέφελος, λευκὴ δ᾽ ἐπιδέδρομεν αἴγλη·. Il paraît que l’avarice était dans cette famille une maladie héréditaire, car elle passa au fils, qui, convaincu de plusieurs actions honteuses, fut chassé de Lacédémone. Il avait écrit un livre Sur Thémistocle, Thucydide et Périclès. Les Lacédémoniens, informés que les troupes étaient rentrées dans leurs villes, en furent tellement irrités, qu’ils condamnèrent leur roi à une forte amende qu’il se vit hors d’état de payer ; et il fut obligé de sortir de Lacédémone[67]. διανομὴ, ῆς : distribution, partage, largesses, προάγω (προαχθῆναι = infinitif aoriste passif) : pousser, exciter à, ἀκόλαστος, ος, ον : intempérant, sans retenue, θεωρείσθω < θεωρέω-ῶ : contempler une chose par l’intelligence, observer : impératif présent moyen-passif, ὑποποιέω-ῶ τὸν δῆμον : capter la faveur du peuple, ὁ φραγμός, οῦ : clôture, palissade – ou lieu enclos. ), ἠγαπήθη < ἀγαπάομαι-ῶμαι : être satisfait de, être honoré pour, ὁ αὐχήν, ένος : cou d’un animal ; ici = isthme, περικεχυμένος, η, ον : participe parfait passif de περιχέω : répandre autour, ἡ ἀντιπέρας ἤπειρος : le continent d’en face, στόλος : expédition militaire, troupe, flotte. Voir la note p. 230. Les Lacédémoniens étaient entrés en armes dans le pays de Delphes, et avaient ôté aux Phocidiens l’intendance du temple pour la donner aux Delphiens. Diopithès fit un décret qui ordonnait de dénoncer ceux qui ne reconnaissaient pas l’existence des dieux, ou qui enseignaient des doctrines nouvelles sur les phénomènes célestes. « Le théorique ». La philosophie, en dissipant cette ignorance, bannit la superstition, toujours alarmée, toujours tremblante, et la remplace par cette piété solide que soutient une ferme espérance. Périclès n’aimait guère Cimon, mais aurait-il traité  ses fils de « métèques », alors que sa propre femme était milésienne, et son fils un bâtard ? ἐξονειδίζω : adresser des reproches injurieux à quelqu’un, σχινοκέφαλος, ος, ον : tête d’oignon marin, σκίλλα : ancien nom de l’oignon marin (= ἡ σχῖνος, ου) ; il s’agit d’une plante médicinale méditerranéenne : voir, μόλε : impératif aoriste actif de βλώσκω, μολοῦμαι, ἔμολον, μέμβλωκα : aller, venir, ἑνδεκακλίνος, ος, ον : « à onze lits » = très long. Cependant les Athéniens, qui venaient d’être battus sur les frontières de l’Attique, commençaient à se repentir d’avoir éloigné Cimon ; et, s’attendant à une rude guerre pour le printemps prochain, ils désiraient vivement son rappel. Sur les calomnies de Stesimbrote (qui viendraient en fait de Xanthippe, le propre fils aîné de Périclès), voir aussi § 36. καταβοάω-ῶ : accabler d’injures ou de reproches, ἀνακράζω (ἀνέκραγον) : pousser un cri, se récrier, ὁμαλός, ή, όν : en état d’union ou de concorde, κομιδῇ : complètement, parfaitement (cf. » Plutarque (50-125), Vie de Périclès et le misthos Voulant s'opposer à l'influence qu'avait le stratège Cimon sur la démocratie, Périclès cher- chait à gagner le peuple à sa cause. X. En effet, les Romains n’auraient pas subi de tels malheurs, si Fabius avait eu auprès d’eux autant de pouvoir que Périclès à Athènes. Ὅ καὶ Περικλῆς πρὸς τῷ εὐφυὴς εἶναι ἐκτήσατο· προσπεσὼν γὰρ οἶμαι τοιούτῳ ὄντι Ἀναξαγόρᾳ, μετεωρολογίας ἐμπλησθεὶς καὶ ἐπὶ φύσιν νοῦ τε καὶ διανοίας ἀφικόμενος, ὧν δὴ πέρι τὸν πολὺν λόγον ἐποιεῖτο Ἀναξαγόρας, ἐντεῦθεν εἵλκυσεν ἐπὶ τὴν τῶν λόγων τέχνην τὸ πρόσφορον αὐτῇ. Difficile de faire la part entre les ragots et la vérité historique. Au contraire, il loue fort la politesse, la douceur et l’honnêteté de Cimon dans le commerce de la vie. Au reste, rien n’empêche que le philosophe et le devin n’aient également bien rencontré : l’un a expliqué la cause du prodige, l’autre en a découvert la fin. On raconte qu’étant insulté par un homme bas et insolent, qui ne cessa, durant toute une journée, de lui dire des injures, il les supporta patiemment sans lui répondre un seul mot, et se tint constamment dans la place à expédier les affaires pressées. Des ateliers en tout genre mis en activité, l’emploi et la fabrication d’une immense quantité de matières alimentant l’industrie et les arts, un mouvement général utilisant tous les bras : telles sont les ressources incalculables que ces constructions procurent déjà aux citoyens, qui presque tous reçoivent, de cette sorte, des salaires du trésor public ; et c’est ainsi que la ville tire d’elle-même sa subsistance et son embellissement. Toi dont la grosse tête est la félicité[10]. XXV. Mort de Périclès. J.-C.) est un homme politique et stratège athénien de la Grèce antique, dont l’importance dans l’histoire d’Athènes a été jugée si primordiale que l’on dénomme souvent le siècle où il a vécu « siècle de Périclès ». XXXI. Quand il fut à la porte de sa maison, comme il faisait déjà nuit, il commanda à un de ses esclaves de prendre un flambeau et de reconduire cet homme chez lui. Il établit aussi plusieurs colonies, une de mille citoyens dans la Chersonèse, une de cinq cents à Naxos, une troisième de deux cent cinquante à Andros, une autre de mille au pays des Bisaltes en Thrace. On lui doit, dans la CUF, l'édition d'une grande partie des œuvres complètes de Plutarque. Voir la, ἐχέγγυος, ος, ον : qui offre une garantie, garant, répondant. de laconisme, a appelé son fils Lacédémonios ! τὸ πινάκιον : tablette pour écrire, ou petit tableau servant d’affiche. Les Lacédémoniens commençaient à voir d’un oeil jaloux la puissance des Athéniens faire chaque jour de nouveaux progrès. φιλοφροσύνη : sentiment d’amitié, bienveillance, gaîté. D’autres prétendent que ce fut par fierté et pour faire montre de sa puissance que Périclès méprisa les instances des Lacédémoniens. L’Odéon est, dans son intérieur, entouré de plusieurs rangs de sièges et de colonnes ; et le comble, incliné dans tout son contour, va peu à peu en se rétrécissant et se termine en pointe. Andocide : « dénoncer »), ἀποστατέω-ῶ : se tenir à distance, abandonner. Il imitait en cela un médecin prudent, qui, ayant à traiter une maladie longue et dont les accidents varient, sait administrer à propos à son malade ou des médicaments agréables et doux ou des remèdes violents,et lui rend, ainsi la santé. Le plus habile et le plus laborieux des artistes, ayant fait un faux pas, se laissa tomber du haut de l’édifice, et se blessa si dangereusement, que les médecins désespéraient de sa vie. M’as-tu percé de cette flèche ailée On en donne encore une autre raison ; et quoiqu’elle soit rapportée par plusieurs historiens, c’est de toutes la plus mauvaise, Le statuaire Phidias avait, comme je l’ai déjà dit, entrepris de faire la statue d’Athéna ; il était l’ami de Périclès, et jouissait d’un grand crédit auprès de sa personne. Quelques écrivains, entre autres Théophraste le philosophe, disent que Périclès faisait passer chaque année à Sparte dix talents pour gagner les principaux magistrats, afin d’éloigner la guerre ; il achetait, non la paix, mais le temps nécessaire pour pouvoir à loisir se préparer à entrer en campagne avec plus d’avantage. Au reste, ce n’était pas sans fondement qu’il s’en glorifiait : car, outre que cette guerre fut très périlleuse et le succès longtemps incertain, peu s’en fallut, suivant Thucydide, que les Samiens ne fissent perdre à Athènes l’empire de la mer. Mais ce serait là peut-être le sujet d’un traité particulier. Aussi, dans les comédies de ce temps-là, est-elle appelée la nouvelle Omphale, Déjanire et Héra. Ce Thucydide, un des principaux et des plus vertueux citoyens d’Athènes, fut longtemps le rival de Périclès dans le gouvernement. Samos se rendit enfin, après neuf mois de siège. χαρίζομαι : accorder une faveur à quelqu’un, être agréable à qqn. Le chiffre de 14 040 (ou selon d’autres sources, 14 240) représente les citoyens mâles. Le temps associé au travail pour la production d’un ouvrage lui imprime un caractère de stabilité qui le conserve des siècles entiers. Périclès en fit raser les murailles ; il ôta aux Samiens leurs vaisseaux, exigea d’eux de très grosses sommes, dont ils payèrent comptant une partie, prirent des termes pour le reste, et donnèrent des otages pour la sûreté du paiement. Parti du port de Pages, sur la côte de Mégare, il ne se borna pas à ravager les villes maritimes, comme Tolmidas l’avait fait avant lui ; il débarqua ses troupes, et, s’étant avancé dans le continent, il en força les habitants, effrayés de sa présence, à se tenir renfermés dans leurs murailles. L’image de la démocratie athénienne n’en sort pas grandie : sur le plan extérieur, Athènes se montra une puissance impérialiste brutale et sans pitié, sans aucun sens de la justice. Périclès n’en fut pas plus tôt informé, qu’accablé de cette nouvelle, il courut chez lui, et employa les prières les plus pressantes pour le détourner de son dessein. » Dans l’oraison funèbre des Athéniens qui avaient péri devant Samos[28], il dit, au rapport de Stésimbrote, qu’ils étaient devenus immortels comme les dieux mêmes : « Car, ajouta-t-il, nous ne voyons pas les dieux, mais les honneurs qu’on leur rend et les biens dont ils jouissent nous font juger qu’ils sont immortels. Quand Zénon entendait quelqu’un traiter de faste et d’arrogance la gravité de Périclès, il l’exhortait à avoir lui-même un pareil orgueil, et il l’assurait que cette imitation produirait en lui l’émulation et l’habitude des bonnes choses. ». Ce fut Phidias qui exécuta la statue d’or de la déesse ; et l’on assure que le nom de cet artiste est gravé sur le piédestal[49]. XVII. Le Pont-Euxin, actuelle mer noire, au-delà du Bosphore. Quelque temps après[89], pressentant l’éruption prochaine de la guerre du Péloponnèse, il persuada le peuple d’envoyer du secours aux habitants de Corcyre, que les Corinthiens avaient attaqués, et de mettre dans leurs intérêts une île dont les forces maritimes leur seraient si utiles dans l’invasion qui les menaçait du côté du Péloponnèse[90]. Les Éginètes, qui se voyaient opprimés et traités avec violence, n’osèrent pas accuser ouvertement les Athéniens ; mais ils firent passer en secret leurs plaintes à Lacédémone. La sage précaution qu’il avait eue de retenir dans la Grèce les forces des Athéniens fut justifiée par les événements. Il l’avait bien lu ; il évoque l’œuvre de l’historien plusieurs fois dans sa Vie de Périclès1. Bientôt les Eubéens se révoltèrent. VIII. S'étant pris d'intérêt pour ce travail, il allait en fait consacrer une bonne partie de la fin de sa vie à composer, d'abord sans doute, les quatre Vies isolées d'Aratos, d'Artaxerxès, d'Othon et de Galba, puis les vingt-deux « couples » de » Mais c’est dans les écoles des philosophes qu’on doit traiter ces matières. Voici le texte de Platon (Phèdre, 270a) : [270] (Σωκράτης) πᾶσαι ὅσαι μεγάλαι τῶν τεχνῶν προσδέονται (270a) ἀδολεσχίας καὶ μετεωρολογίας φύσεως πέρι· τὸ γὰρ ὑψηλόνουν τοῦτο καὶ πάντῃ τελεσιουργὸν ἔοικεν ἐντεῦθέν ποθεν εἰσιέναι. Peu jaloux de les imiter, il disait souvent à ses concitoyens que, s’il pouvait, il les rendrait immortels. Gorgias, 515e. le soleil . Qui vibre, vole, et qui ne vole pas! < ὑποπίμπλημι ; revoir les verbes en –μι, notamment ceux à redoublement. μύριοι χρυσοί (στατῆρες) : 10 000 statères d’or ; un statère = 20 drachmes = environ 1000 €. L’exil de Thucydide fit cesser les divisions, rétablit l’union et la paix dans la ville, et rendit Périclès maître absolu d’Athènes, dont il dirigea seul toutes les affaires. Cet artiste, en commençant l’ouvrage, avait, par le conseil de Périclès, travaillé et placé l’or de manière qu’on pouvait l’ôter tout entier et le peser ; ce que Périclès ordonna à ses accusateurs de faire[98]. Il estimait peu ces généraux qu’une heureuse témérité faisait regarder comme de grands capitaines. . Ce n’est pas qu’il négligeât ses propres affaires ; mais, pour éviter ou que, faute de soin, le bien que ses pères lui avaient laissé et qu’il possédait si légitimement ne vînt à dépérir, ou qu’en y donnant trop d’attention, il ne se détournât d’occupations plus importantes, il avait adopté le plan d’administration qui lui avait paru le plus exact et le plus facile. Un événement merveilleux, arrivé pendant qu’on les bâtissait, fit connaître que la déesse, loin de s’opposer à leur construction, l’approuvait et voulait même y concourir. Les Vies de Plutarque sont consacrées, pour un certain nombre d’entre elles, à des hommes très célèbres (Périclès, Démosthène, Cicéron, etc), alors que d’autres seraient probablement restés inconnus si, précisément, notre auteur n’avait choisi de les faire passer de l’ombre à la lumière. Ces formes s’expliquent par une métathèse de quantité : ναός > νηός > νεώς. Celui-ci est envoyé en expédition contre Corinthe, un allié de Sparte… Etait-ce une provocation supplémentaire à l’égard de Sparte, ou au contraire une manière de la ménager, en donnant le commandement à un homme peu suspect d’hostilité à l’égard des Spartiates ? Périclès, s’étant aussitôt rembarqué, marcha contre eux. Un simple artisan, à peine plus qu’un esclave. VI. Une somme gigantesque, et peu crédible ! Mais, comme on a cru qu’il ne fit la guerre à Samos que pour complaire à Aspasie, c’est ici le moment de rechercher par quel art si puissant, par quel charme si persuasif, cette femme put prendre un tel empire sur les premiers hommes de la république, et faire dire tant de bien d’elle aux philosophes les plus célèbres[70]. Source fondamentale et incontournable, la Vie de Périclès doit cependant être maniée avec précaution par l’historien : en effet, écrivant à bien des siècles de distance, pour être précis, aux premier et deuxième siècle de notre ère, Plutarque sélectionne et hiérarchise ce qui lui semble digne d’être conservé suivant des critères qui sont largement informés par sa position de notable grec vivant à … Cette oeuvre pourrait être la réplique de l’Aphrodite Sôsandra (celle qui sauve les hommes), une œuvre en bronze de Calamis dédiée vers 460 avant Jésus-Christ sur l’Acropole d’Athènes et mentionnée par Pausanias au IIème siècle après Jésus-Christ (1,23,2). : jeu d’enfant, plaisanterie, Τῶν καλῶν καὶ ἀγαθῶν ἀνδρῶν : cette manière qu’a le parti aristocratique de se désigner évoque évidemment les « Optimates » : parti oligarchique de Rome…. Les vaisseaux étaient prêts à faire voile, et Périclès montait déjà sur sa galère, lorsqu’il survint une éclipse de soleil qui changea le jour en ténèbres, et qui, regardée comme un sinistre présage, remplit de frayeur tous les esprits[112]. Cette digression sur la divination, que Plutarque cherche à « sauver » après avoir semblé rejeter la superstition, n’est pas sans évoquer la doctrine stoïcienne, sur les incohérences de laquelle Cicéron ironisait d’ailleurs dans son De Diuinatione (II, 22-24). Souvent, avec un bruit pareil à la tempête. C’est une métèque, originaire de la cité de Milet : elle ne peut donc pas épouser Périclès mais vit avec lui en concubinage. XIX. Être pris, être condamné, πολυπραγμονέω-ῶ : s’occuper de, s’informer indiscrètement. Mais Périclès jugea qu’il serait trop dangereux de risquer une bataille et de hasarder la ville même en attaquant une armée de soixante mille hommes, tant du Péloponnèse que de la Béotie : car il n’y en eut pas moins dans cette première expédition ; et, pour calmer l’impatience de ceux qui, ne pouvant supporter de voir ainsi ravager leur territoire, voulaient absolument combattre, il leur disait que des arbres coupés et abattus repoussent en peu de temps, mais que la perte des hommes est irréparable. Quelle confiance peut-on donc avoir en Idoménée[35], lorsqu’il accuse Périclès d’avoir tué en trahison l’orateur Éphialtès, son ami intime, le confident et l’associé de tout ce qu’il faisait dans le gouvernement, et d’avoir été porté à ce crime par la jalousie que lui causait sa réputation ? Le peuple avait nommé celui-ci au nombre des accusateurs ; et Elpinice étant allée chez lui pour le solliciter : « Elpinice, lui » dit-il en souriant, vous êtes bien vieille pour terminer une si grande affaire. Ses dispositions terminées, il marche de nouveau contre les rebelles, repasse dans l’Eubée avec cinquante vaisseaux et cinq mille hommes de bonnes troupes, soumet toutes les villes, et en chasse ceux d’entre les Chalcidiens qu’on appelait Hippobotes[68] : c’étaient les plus riches et les plus puissants du pays. C’est celui qui, dans la suite, après avoir remporté sur les Péloponnésiens une victoire navale près des îles Arginuses, fut condamné à mort par le peuple, avec les autres généraux ses collègues[121]. La claudication de ce dernier est probablement imaginaire, inventée pour justifier « après-coup » ce surnom. Il disait qu’un jour, dans les jeux, un athlète ayant tué, sans le vouloir, d’un coup de javelot, le cheval d’Epitimios de Pharsale, Périclès avait passé la journée entière, avec Protagoras[117], à rechercher quel était, selon l’exacte raison, ou du javelot, ou de celui qui l’avait lancé, ou enfin des agonothètes[118], le véritable auteur de cet accident[119]. ὑόπρωρος : à la proue en forme de groin de porc, τὸ σίμωμα, ματος : forme d’un objet qui se recourbe en se retroussant, δυσχεραίνω : supporter avec peine, être mécontent, ἡ τριβή, ῆς : lenteur, fait de traîner en longueur, ἐπιτραγῳδέω-ῶ : faire un récit tragique, dramatiser, exagérer, σανίς, ίδος : planche, plancher de navire, καταστρέπομαι : bouleverser (une ville, un rempart…), détruire, soumettre, κυμαίνω : s’élever, gonfler (en parlant d’une tempête), ἐκπολεμέω-ῶ : exciter à la guerre, devenir ennemi (au passif), ποτνιάομαι-ῶμαι : appeler à son secours (en général une femme. Pour remplacer les bâtiments détruits en 480 av. J-C), et fut mis à mort par les Athéniens avec ses collègues, pour n’avoir pas repêché les cadavres des marins tués au combat. Vie de Périclès. En effet, la gravité ne saurait se soutenir au milieu des jeux et des divertissements ; la gaieté familière qui y règne s’accorde mal avec la dignité, et nuit à la considération. Il ne s’agit pas de l’historien, mais du fils de Mélésias, et l’un des chefs du parti aristocratique, successeur de Cimon. Cette puissance, si enviée, qu’on traitait de monarchie et de tyrannie, ne parut plus alors qu’un rempart qui avait sauvé la république : tant, depuis sa mort, la corruption se répandit dans toute la ville, et y fit régner cette foule de vices que Périclès avait su contenir et réduire pendant sa vie, et qu’il avait empêché de dégénérer en une licence qui serait devenue irrémédiable . ἀντιτασσόμενος : opposer une personne, une chose à une autre, οἰκουρέω-ῶ : veiller sur la maison, rester chez soi, demeurer, συμπλέκομαι : s’attaquer à, en venir aux mains, ἐνδιεσπάρθαι < ἐνδιασπείρω (infinitif aoriste passif) : disperser, répandre dans, ἠμαυρωμένος < ἀμαυρόω-ῶ (participe parfait passif) : faire disparaître, anéantir, ῥοπή, ῆς : inclinaison d’une balance, poids. Périclès, en tant que stratège, fut chargé de veiller sur la sécurité de celui qui avait causé la mort de son meilleur ami… et accessoirement d’un des plus grands artistes que la Grèce ait connu !… L’injustice dont Phidias fut victime ne plaide pas en faveur de la démocratie Athénienne. L’ostracisme : institution créée par Clisthène. Thucydide d’Alopèce = le fils de Mélésias dont il a été question plus haut. Périclès refusa tout ; il traita les Samiens comme il l’avait d’abord résolu ; et, après leur avoir donné un gouvernement populaire, il s’en retourna. En effet, quoique sa femme, qui était sa parente, et qui avait épousé en premières noces Hipponicos, dont elle avait eu le riche Callias, eût donné à Périclès deux fils, Xanthippe et Paralos, ils s’inspirèrent réciproquement un tel dégoût, que, l’ayant mariée à un autre, de son consentement, il épousa Aspasie. » Alors Anaxagore se découvrant la tête : « Périclès, lui dit-il, ceux qui sont besoin d’une lampe ont soin d’y verser de l’huile. Φάβιος δὲ τὸ καθ´ ἑαυτὸν ἀσφαλὴς  ὢν καὶ ἀναμάρτητος, τῷ πρὸς τὸ κωλύειν ἑτέρους ἀδυνάτῳ  φαίνεται λειπόμενος. Sa manière était de disputer contre tout le monde, d’employer les arguments les plus subtils, et de réduire ses adversaires à ne savoir que répondre. L’objet du philosophe est de rechercher le principe des choses, et la manière dont elles se font ; le but du devin est de prédire pourquoi elles arrivent et ce qu’elles présagent. καταδημαγωγέομαι-οῦμαι : être supplanté dans la faveur populaire. Périclès jouissait depuis longtemps de la plus grande autorité, et avait, comme je l’ai déjà dit, des fils légitimes ; il fit alors une loi qui portait qu’on ne reconnaîtrait pour vrais citoyens d’Athènes que ceux qui seraient nés de père et de mère athéniens. Sa tête monstrueuse, en ébranlant les airs. Le jeune homme, irrité contre son père, se permit de le décrier. Il quitte alors promptement l’Eubée, pour ne s’occuper que de cette guerre intérieure ; mais n’osant pas en venir aux mains avec des troupes si nombreuses et si aguerries qui lui présentaient la bataille, et sachant que Plistonax, jeune encore, se conduisait principalement par les avis de Cléandridas, que les éphores, à cause de la grande jeunesse du prince, lui avaient donné pour conseil et pour guide, il fait solliciter secrètement Cléandridas, qui, bientôt gagné par argent, se laisse persuader de retirer les Péloponnésiens de l’Attique. On ne le vit ni pleurer, ni faire des funérailles, ni aller au tombeau d’aucun de ses proches. À ceux qui avaient l'âge et la force de faire la guerre le trésor public fournissait abondamment de quoi vivre ; mais pour la masse ouvrière, qui n'était pas enrôlée, Périclès ne voulait ni qu'elle fût privée de salaires ni … Périclès prit aussi les leçons de Zénon d’Elée, qui enseignait la physique suivant les principes de Parménide. Chacune de ces choses a sa cause et sa préparation, et ne laisse pas d’être le signe d’une autre. Agariste, dans un songe, crut qu’elle accouchait d’un lion ; et peu de jours après elle mit au monde Périclès, qui, bien conformé dans le reste de son corps, avait la tête d’une longueur disproportionnée. Elle est en quatre parties (ode, antode, épirrhème et antépirrhème) et composée en anapestes, d’où son nom. licence Creative Commons Paternité – Pas d’Utilisation Commerciale – Pas de Modification 3.0 non transcrit. J.‑C. Une telle conduite leur était inspirée par ses ennemis, qui attribuaient cette contagion à la multitude des habitants des bourgs qui s’étaient retirés dans la ville, et qui, accoutumés à respirer un air libre et pur, se trouvaient, au fort de l’été, entassés pêle-mêle dans de petites maisons et sous des tentes étouffées, où ils passaient des journées entières. μονόκερως, ω : qui n’a qu’une corne ; ce mot se décline comme νεώς : il s’agit de la déclinaison attique. Ceux que leur âge et leur force appellent à la profession des armes reçoivent de l’état une solde qui suffit à leur entretien. Mais Anaxagore, ayant fait l’ouverture de la tête du bélier, fit voir que la cervelle ne remplissait pas toute la capacité du crâne ; que, détachée des parois de la tête, et pointue comme un oeuf, elle s’était portée vers l’endroit où la racine de la corne prenait naissance. Ils lui permirent donc de faire inscrire son fils bâtard sur les registres de sa tribu, et de lui donner son nom. Cet ensemble varié de traités et de dialogues est principalement consacrés à des questions de philosophie morale, (La Vertu et le Vice, Dialogue sur l'amour, De la curiosité). J-C), et fut mis à mort par les Athéniens avec ses collègues, pour n’avoir pas repêché les cadavres des marins tués au combat. Il semble qu’ils aient en eux-mêmes un esprit et une âme qui les rajeunissent sans cesse et les empêchent de vieillir[42]. En distribuant ainsi aux citoyens pauvres de l’argent pour assister aux spectacles et aux tribunaux, en leur faisant plusieurs autres dons aux dépens du trésor public, il corrompit la multitude, et s’en servit pour rabaisser l’aréopage, dont il n’était point membre, parce que le sort ne l’avait jamais favorisé pour être archonte, thesmothète, roi des sacrifices, ou polémarque : car de tout temps ces charges s’étaient données au sort, et ceux qui s’y étaient bien conduits montaient à l’aréopage[31]. Tolmidas, fils de Tolméus, enflé de ses succès[57] et de la gloire qu’ils lui avaient acquise, voulait hors de propos entrer en armes dans la Béotie. Mais ses malheurs domestiques s’accrurent de plus en plus. « Lors d’une séance de l’Assemblée, Périclès montra aux Athéniens qu’ils n’avaient pas à rendre compte de l’argent du tribut (=somme d’argent versée) de leurs …