Ces sifflements resteront inchangés pour la durée entière de la vie de l’animal. Toutes sortes de critères ont servi à cette fin : le rire, la guerre ou la culture ont également été désignés en leur temps comme des sommets inaccessibles à la «bête brute». Si l’accent est mis sur la blessure elle-même, que l’écho renvoyée détaillera davantage, alors la nuance obtenue sera celle de « douleur », « combat », « agression », « danger », etc. On peut donc supposer – et c’est la thèse de l’holophonie défendue par Jim Nollman – que le processus de conceptualisation et de découpage du Réel en unités discrètes sous la forme de sémantèmes a pu s’opérer chez le dauphin par le biais de ses échogrammes, suscitant de la même manière une langue ouverte et complète. Il faut lire à ce propos une fascinante étude intitulée « Nouvel inventaire du comportement du grand dauphin (Tursiops truncatus) Approche comparative des comportements des dauphins grégaires, solitaires et familiers » par M.Müller, H.Bouytière , ACF Weaver et N.Candelon. Le côté de la tête du dauphin frappe bruyamment la surface de l’eau. (…) * Claquement de la queue à l’envers (Inverted tail slap) Quiconque possède des dauphins captifs peut faire de telles observations sous différentes formes et la littérature scientifique en fait mention. * Emersions et submersions Elles sont caractérisées par leur fréquence. Un dauphin tenant un poisson entre ses mâchoires, émerge la tête hors de l’eau. Langage dauphin : le point sur les recherches. En d’autres termes, de la même manière que nos gestes ou nos mimiques faciales ajoutent du sens à nos discours verbaux, et en constituent même le complément indispensable, les dauphins modulent leurs expressions verbales par une gestuelle très fine et précise, dont nous ne connaissons malheureusement pas les codes. Le principe est relativement simple, mêm… Cette position différente entraîne, semble-t-il, une différence dans la qualité du son émis, en sorte que l’animal qui écoute peut y trouver une information. – Genital buzz : Les sifflements, seuls audibles par l'homme, constituent un moyen de communication entre individus. Selon la quantité de liquide dans la bouteille, on pourra émettre des sons plus ou moins aigus. Le Dolphin Reef Southern Beach de Eïlat en Israël, a travaillé sur les réponses données par les dauphins à certains types de sifflements artificiels. Train de clicks écholocatoires de 2, 0 à 6 kHz. Nous avons vu plus haut comment le dauphin prenait connaissance de son environnement par le moyen de l’écholocation. Sans doute ne pouvaient-ils en déchiffrer les codes mais il est évident qui si un tel langage existe, il doit nécessairement comprendre un nombre important de vocalisations variées et différentes. Au lieu d’une icône spectrographique complète, le dauphin ne lance plus que l’amorce du son ou ses contours. ». En effet, même s’il est possible d’utiliser la vue à faible profondeur (quelques mètres) en journée, l’absence de luminosité (turbidité, profondeur, mauvais éclairement extérieur) rend très vite ce sens inefficace. La rotation a souvent lieu d’un seul côté. A cet égard, Harry Jerison accorde au langage un rôle moteur dans la croissance du cerveau et rejette l’idée selon laquelle les capacités de manipulation auraient pu être à l’origine du développement de l’encéphale – hypothèse de l’homme faiseur d’outils. Des rideaux de bulles tissées par les baleines ? Ces recherches ont été menées en collaboration avec l’Institut fur Verhaltensbiologie de Berlin. Toutes ces opérations mentales sont parfaitement accessibles au dauphin. Il circule assez loin, le dos tourné au premier et regardant autre chose. L’ultrason est un son dont la fréquence est supérieure à 20 kHz (20.000 Hz). Cependant, l’asymétrie de ses conduits aériens au niveau des connexions au melon laisse penser à certains scientifiques que cela est possible. Le problème qui se pose est de savoir dans quelle mesure les animaux peuvent se communiquer de réelles informations, ou si ce n’est là qu’une illusion. Dés que l’on a entrepris de conserver des dauphins souffleurs (Tursiops truncatus) en captivité au delphinarium de Marineland en Floride, le premier qui ait été construit au monde, ces animaux ont donné l’impression qu’ils conversaient entre eux. La partie avant est souvent sous l’eau et les claquements peuvent être répétitifs. La région de l’évent est très bombée car la tête est abaissée. A l’analyse spectrographique, on constate que ces signaux sont des sons purs, non mélangés, qui peuvent durer de 0,5 à deux secondes. L’équipe de Gentner a fait écouter à ses sansonnets des séquences de chants (gazouillis et Chez les dauphins, le fait d’émettre des crépitements en « loops » assortis de sons purs a pour fonction de préciser l’image stroboscopique délivrée au départ, de la rendre plus concrète par ajouts de détails partiellement identiques. – que les dauphins ne disposaient d’aucune langue naturelle. Sommaire. Note 2015 : les recherches sur la signature sifflées ont beaucoup progressé depuis ces découvertes. Des sons ont bel et bien été émis et enregistrés au passage de l'air lorsque la pression, à l'intérieur du larynx, était supérieure à 17 mbar. Il m’a affirmé que les dauphins sont polis au point de ne jamais s’interrompre et de laisser leur interlocuteur terminer ce qu’il avait à dire. Sur le principe du sonar actif, elle se base sur la propagation des ondes acoustiques dans l’eau. – durant la période d’alimentation des globicéphales Le dauphin émet préventivement à un niveau moins élevé si la cible qu’il poursuit est plus près. Les ondes ultrasonores sont émises à une certaine fréquence et intensité par l’émetteur et est renvoyée au récepteur à la rencontre d'obstacle par effet écho. Le dauphin est également capable de contrôler la puissance de ses émissions, contrairement à la chauve souris, qui adapte le gain en réception. Dérivation métaphorique Rotations accentuées autour de l’axe longitudinal par un dauphin en position normale. Les deux trains de clicks sont produits presque simultanément, l’un à 20° à gauche de la ligne du rostre et l’autre à 20° sur la droite. A notre surprise, il apparut que les ordres « appuyez sur le bouton droit » et « appuyez sur la bouton gauche » n’étaient pas différents, statistiquement parlant. Lire aussi : Ou bien encore, lorsque deux frères se retrouvent au terme de longues errances et qu’ils se reconnaissent comme tels, jamais aucun combat, duel ou rivalité amoureuse n’adviendra entre eux deux. Il semble que cette idée ne soit pas abandonnée, puisqu’une expédition a été menée récemment en mer par des membres de SETI en vue d’enregistrer les chants des baleines. La femelle lui répond qu’elle lui préfère un autre mâle, plus mûr, plus sage. Ce type d’émissions sonores représente donc à cet égard un riche terrain d’investigation ». Ce sont des signaux très brefs (quelques dizaines de microsecondes) et donc répartis sur une large bande spectrale (la largeur de bande à 3 dB est typiquement d’une cinquantaine de kHz). Image-retour totale Pour recevoir les signaux réfléchis par les cibles, les dauphins exploitent des tissus adipeux situés sous leur mâchoire, qui remontent jusqu’à son oreille interne. Le biologiste John Lilly m’a relaté les conversations auxquelles il a assisté. Issus du Bottlenose Dolphin Research Institute (BDRI), basé en Sardaigne, au large des côtes italiennes, des scientifiques ont compilé le répertoire le plus complet jusqualors réalisé des sons émis par les Grands dauphins, ou Tursiops truncatus. D’autres modulations existent, qui n’ont pas encore fait l’objet d’un recensement systématique ni n’ont encore été mis en corrélation directe avec les comportements observés. Il est clair qu’à ce stade, décrit dans le dernier chapitre de l’étude russe à grand renfort de formules mathématiques, il n’est plus question de « langue delphinienne » considérée sous un angle global mais bien d’un « dialecte des dauphins de la Mer Noire » propre aux populations locales et le seul à ce jour à avoir été étudié de façon systématique. (B) appartient à la classe des « clear blows » (sons explosés). Les chercheurs californiens Evans et Dreher témoignent d’un cas remarquable qui s’est produit alors qu’ils étaient à l’ancre, à l’entrée du lagon de Scammon, en Californie. Il est difficile de trouver des études sérieuses sur le sujet ; néanmoins, il semble[3] que la physiologie du dauphin commun est assez peu sensible à ces menaces, le problème pouvant en revanche venir de la perturbation des communications entre individus. baleines bleues ? Selon le mot de Julia Kristeva – et les théories de Ken Levasseur – ils seraient des « symboles de symboles », esquissant les contours d’échogrammes oubliés, à la manière des « mots vides » de la langue chinoise. Le dauphin est capable d’émettre différents types de son, de fréquences variables, certains servant à communiquer, d’autres à se repérer dans l’espace. Des éléments anecdotiques relatifs à son comportement, aux circonstances de la rencontre seront ajoutés au fur et à mesure de la répétition du message. Brèves expositions du rostre hors de l’eau selon des angles variables par une élévation de la tête . Il n’en est rien, pourtant, sans doute du fait de la forte résistance anthropocentriste qui, comme nous le rappelions en commençant cet article, freine encore considérablement toute recherche objective sur les langages non-humains. Barks (aboiements) Combinés avec les grilles de clicks, des sons purs sifflés n’ont cessé d’être émis durant toute cette conversation. A la sortie d’une position de radeau, le dauphin fait émerger lentement la partie avant du corps jusqu’à avoir le menton en l’air tandis que le pédoncule caudale est redressé. Pour décortiquer les sons émis par les dauphins, les chercheurs ont utilisé un appareil conçu pour l’occasion contenant 47 hydrophones et des techniques de traitement du signal avancées. Afin de conserver l’oxygène lors des apnées, leurs émissions sonores ne se font qu’en circuit fermé, sans dégagement de bulles d’air. Enfin, lors des naissances, toutes les femelles rassemblées qui entourent la parturiente, sifflent leurs propres noms en boucle, sans cesse, comme si elles chantaient…. Immobile, l’animal attend qu’une vague passe puis se laisse glisser avec elle, exposant la nageoire dorsale et le pédoncule caudal. Out of these cookies, the cookies that are categorized as necessary are stored on your browser as they are essential for the working of basic functionalities of the website. 2. Rotations légères sur le côté sans laisser émerger l’oeil. Deux caractéristiques de la syntaxe delphinienne apparaissent néanmoins d’évidence dès la première écoute : celles de réitérance (circularité) et celle d’inclusion (enchâssement). A forte intensité, c’est toute la partie avant du corps qui est élevée hors de l’eau et rabattue violemment. En attendant, on ne peut que s’interroger sur les messages transmis par ces dialogues entre dauphins. Une recherche similaire est menée par l’Université de Singapore (Dolphin Study Group). Son melon est situé dans le crâne et lui permet de mieux voir ainsi que de mieux entendre l'environnement qui l'entoure. Sans doute fallait-il s’y attendre : Buzz et Doris avait été capturés à l’âge d’un an et n’étaient respectivement âgés que de 3 ans et 4 ans lors des premières expériences, conduites en outre dans un contexte technologique relativement primitif. * Claquements de la tête sur le côté (Head slap) Le principe est relativement simple, même si encore sujet à controverses. Série de claquements rapides et répétitifs de la queue pendant le déplacement d’un dauphin en position normale ou sur le dos. 7. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. A cette fin, le cétacé va répéter et répéter encore le signal sur des modes qui varient d’un instant à l’autre, en fonction des mouvements de la cible ou de la difficulté à la circonscrire tout entière. Dans une position verticale, le dauphin émerge la tête ou le rostre hors de l’eau et pivote sur lui-même une ou plusieurs fois. Le melon du dauphin sert à concentrer et diriger les sons émis Pour les odontocètes, les sons impulsifs sont focalisés à travers la poche de spermaceti qui se trouve à l’avant de la boîte crânienne, formant le « melon » de l’animal, et dirigés vers l’avant (directivité du faisceau assez forte). Les cibles métalliques réfléchissant plus que d’autres. Dans ces circonstances, ils auraient eu besoin d’un moyen de communication efficace. * Bouche ouverte (Mouth open) Clicks de haute fréquence répété envoyé rapidement sur la zone génitale d’une compagne ou d’un compagnon. * Expulsion chuintante (Squeeze breath) Il apparaît par exemple que les membres d’un Trio de mâles modifieront subtilement leur propre signature sifflée pour qu’elle ressemble à celle de leurs compagnons : le trio finit donc par n’avoir qu’un seul nom ! Certains auteurs supposent que leur fonction est celle d’opérateurs modaux. Le terme «dauphin» fait généralement référence aux familles existantes Delphinidae (les dauphins océaniques), Platanistidae (les dauphins des rivières indiennes), Iniidae (les dauphins du nouveau monde) et les Pontoporiidae (les dauphins saumâtres), et les Lipotidae (rivières éteintes) dauphin). La question de la bande d'émission est plus sensible, les nombreuses études sur le sujet ne s’accordant pas toutes. Avec de tels outils, les chercheurs espèrent en apprendre davantage sur la fonction précise des sifflements. Toute la question de sa nature se situe d’ailleurs à ce niveau : s’agit-il d’un parler d‘images holophoniques, directement copiées des formes du monde réel et transcrites en fronts d’ondes (CymaGlyphes de John Stuart Reid et Jack Kassewitz) ou bien d’un véritable langage tel que nous l’entendons, doté de vocabulaire et de syntaxe (théorie des chercheurs russes) ? sous la direction de Jeanette A. Thomas et Ronald Kastelein (Harderwijck Dolfinarium) dans la collection NATO ASI Series (Series A : Life sciences Vol.196) Vous comprendrez aisément qu’il s’agit là d’un valeur relative, c’est alors à l’auditeur, de juger s’il est en train d’écouter un son grave ou un son aigu. Comme l’homme, le dauphin vit dans une société de chasseurs-cueilleurs, tout à la fois fondée sur l’exploitation cynégétique d’un gibier de taille moyenne (mulets, harengs, pieuvres, calmars) et sur les ressources des fonds marins (invertébrés, mollusques, petits poissons plats et autres fruits de mer cachés sous le sable.) De leur côté, le psychologue James Ralston et l’informaticien Humphrey Williams ont découvert que les jeunes dauphins développent leur propre signature sifflée entre l’âge de deux mois et d’un an. On lira également l’intéressant article de John Elliott, B.Sc. Situation d’un dauphin immobile à la surface en position normale. poids, son espèce et même le contenu de son estomac ou son état mental. Bien entendu, la fréquence des clics émis dépend de ce que le dauphin recherche : lorsqu’il balaye son terrain de chasse en quête d’une proie, éventuellement à grande distance, il produit des sons à une fréquence plus basse (< 60 kHz). tentatives, 99% donnèrent un résultat positif ! Il est curieux que beaucoup d’humanistes actuels s’en tiennent farouchement à ce besoin d’une rupture ontologique nette entre l’animal et ce qui, selon eux, n’en est plus un : l’homme. De tels systèmes permettent quand même de travailler en bande relativement large. Ultra et infra-sons sont inaudibles pour l’humain. Les clics 24 1.3.2.2. Ils purent observer le comportement et en enregistrer les bruits d’un groupe de Tursiops qui, ne se doutant de rien, s’approchèrent d’une barrière et la reconnurent au moyen de leur sonar à 350 mètres de distance. La détection est très difficile avec des sonars industriels, elle repose sur du traitement d’image, alors que la détection par les dauphins est beaucoup plus efficace, car ils peuvent déterminer la composition des matériaux composant les cibles. * Saut sur le côté (lateral leap) Puisqu’il est plus aigu, un son sifflé porte naturellement plus loin que les clics ordinaires, ce qui permet ainsi aux membres éloignés d’un groupe de rester en contact. L’écho lui revient sous forme de paquets d’ondes légèrement décalées et lui offre une photographie parfaitement lisible du poisson qu’il regarde, en l’occurrence, une femelle avec le ventre bourré d’oeufs. Il s’agit en fait d’un double mode d’expression parfaitement homogène, inusité chez nous, qui fonctionne en « surimpression ». Tout au plus peut on dire qu’il présente de grandes variations en fonction du groupe de dauphins étudié et des individus. Dès lors que l’homme exprime une notion (exemple : le sujet de la phrase), celle-ci persiste alors même que sa vocalisation s’est éteinte depuis longtemps. Comme eux, ils ne travaillent – c’est à dire « ils ne chassent » – que quelques heures par jour et passent le reste du temps à « socialiser » les uns avec les autres, à jouer, faire l’amour et tisser dans les fonds clairs des baies des chapelets de bulles artistiques. Richard C.Connor a tenté de classer ces sons en (au moins) 8 catégories : 1. 200 clicks par seconde, maintenus pendant plusieurs minutes. S’il veut obtenir davantage de détails encore sur son contenu, le dauphin la bombardera alors sa cible à bout portant, d’un faisceau de clicks aussi fin et précis qu’un rayon laser. Le dauphin stationnaire, en positon normale, effectue des mouvements de rostres vers le haut, souvent pour toucher un objet. Mais ces même sons lui servent aussi à communiquer ! Autrement dit, il est hors de question pour un enfant de cinq ans d’apprécier la saveur des théories d’Einstein, hors de question pour un singe de saisir le sens d’un livre imprimé et (peut-être) impossible pour un humain adulte de suivre le fonctionnement ultrarapide de la pensée delphinienne. A ce stade, on le comprend, l’écholocation s’apparente davantage à la transmission de pensée qu’à une simple technique de repérage et de chasse. Ce n’est sûrement pas une tâche facile ! Elévation et abaissement du rostre qui frappe bruyamment la surface de l’eau. Comment indique-t-on à quelqu’un où se trouve quelque chose, quand tout bouge sans cesse, qu’il n’y a pas de murs, d’espaces clos, et que l’on se déplace dans les trois dimensions ? Il l’aime bien, il lui suggère une parade amoureuse et lui assure que de tous les mâles, il est le plus fertile et le mieux susceptible de lui donner un bel enfant. * Radeau (Rafting) Enfin, l’ensemble de ces blocs sémantiques (clicks de diverses natures, segments sifflés en combinaison) s’enrichissent de modalités subtiles : échos, vagues spectrales, crescendo et decrescendo, ralentissement ou accélération du débit, harmonisations multiples, etc. Un écran opaque tirés d’un bout à l’autre de la piscine empêchaient qu’ils se voient ou qu’ils n’entrent en contact. La question de la logique interne de la langue delphinienne et de ses catégories ne nous est actuellement pas accessible. Opérateurs modaux On s’en doute, le fait de reconnaître une compétence cognitive aussi pointue chez un animal non-humain s’avère douloureux pour nos certitudes anthropocentristes. Une partie en sera reçue par le menton du dauphin A tandis que le reste fera vibrer tout le corps du dauphin B. Que dire alors des redoutables techniques de chasse élaborées par les orques ? Dans l’univers obscur des fonds marins, en revanche, c’est au dauphin que revient la tâche de «jouer le soleil». D’ailleurs, les sifflements sont généralement émis dans la gamme de fréquences audibles. This category only includes cookies that ensures basic functionalities and security features of the website. Plus précis, mieux ciblés les trains de clicks bombardent le poisson sous tous ses angles et peuvent même pénétrer dans son corps en renvoyant l’image de ses organes internes. L’intensité d’émission peut être très élevée : jusqu’à 197 dBSPL aux fréquences les plus basses et 209 dBSPL au plus hautes fréquences (> 105 kHz) (le dBSPL étant un rapport de puissance par unité de surface)[1]. Enregistrés soit dans des enclos en mer, soit dans des bassins, ces individus communiquaient entre eux directement ou via un canal électro-acoustique, lorsqu’ils étaient isolés. Certains cétacés sont parfois appelés incorrectement « dauphins » par exemple ceux avec un rostre court ou à peine existant t… Les différents sons émis par les dauphins 21 1.3.1. Comme eux enfin, le plus clair de leur intelligence et de leur curiosité s’applique non pas à changer le monde environnant mais à mieux le comprendre et à bénéficier paisiblement de ses ressources. Force est d’admettre, par ailleurs, que tout animal communique avec ses semblables. Les expériences de Bastien et d’Evans doivent être aujourd’hui relues sous cet angle et bien entendu, toutes celles de Markov et Ostrovkaya. ... les femelles ne possèdent pas les muscles qui permettent d’émettre des sons. Le regard humain, quant à lui, « balaie » le paysage d’un mouvement presque continu. D’autre part, l’autre animal, qui devait transmettre l’ordre qu’il avait reçu visuellement, n’était autorisé à presser le bouton qu’à la condition que son partenaire aveuglé ait lui même réagi correctement. Des verbes, des adjectifs ? Grunts (grincements, grognements) Notre oeil est donc relativement passif et dépendant de la lumière solaire. Le système d’émission chez le dauphin est bien plus complexe que chez l’homme. A forte intensité, le pédoncule caudal entier est élevé et frappe la surface. C’est pour cela qu’ont été développés des cibles en plastiques, structures à forte réflectivité, qui permettent aux dauphins de les éviter. Emission d’air brusque et très bruyante. On ajoutera pour conclure que d’autres études, plus récentes, ont révélé que le répertoire des sifflements ne se limitait pas aux signatures sifflées. A comparative Approach, Sensory Abilities of Cetaceans: Laboratory and Field Evidence, Timothy Gentner, de l’Université de Californie, Codas, clics et clangs : le langage morse des cachalots, Signature sifflée : le nom que se donnent les dauphins libres. C’est le même principe qui permet d’émettre des sons lorsqu’on souffle à la perpendiculaire d’un goulot de bouteille. Il écrit notamment à propos des Indiens Païute méridionaux de l’Arizona : « Les habitants de ce plateau désertique usent d’un vocabulaire particulièrement riche en indicateurs topographiques, dans une proportion telle que certains mots paraissent parfois trop précis que pour avoir une valeur pratique : ligne de séparation des eaux, corniche, bas- fond sablonneux, vallée semi-circulaire, vallée circulaire ou creux, petit terrain, plat entouré de crêtes montagneuses, vallée large entourée de montagnes, plain, désert, bute, plateau, gorge sans eau, gorge avec eau, torrent, sillon creusé par la pluie, flanc de montagne l’ombre, pays ondulé avec des collines basses, etc. A faible intensité, seule la caudale s’élève hors de l’eau. Richard Connor conclut en effet le récit de cette expérience par ces mots : « Il n’y a donc aucune preuve que les dauphins usent d’un langage entre eux » dit-il « mais il est vrai que d’énormes avancées ont été faites en ce domaine durant ces plus récentes années avec l’avènement des micros subaquatiques et des méthodes de « tracking ». et de l’usage intensif de schémas écholocatoires dans le discours de ces cétacés, qui pourraient être des images. « Je suis là… je suis ici… Moi ici… » se lancent sans cesse les dauphins qui nagent, chacun égrenant son nom aux quatre coins de la troupe. L’ingénieur Van de Ree, de l’université technique de Delft, a répété les expériences de Bastian, avec un équipement plus perfectionné et des méthodes d’analyse plus raffinées: en outre, il a amélioré les processus de dressage. L’équipe du chercheur américain Timothy Gentner, de l’Université de Californie (San Diego), a réussi à apprendre à des sansonnets à reconnaître ce type de structure, selon une étude publiée dans la revue scientifique Nature. Le dauphin saute hors de l’eau en position normale sur une distance nettement plus grande que la longueur de son corps. L'ordinateur traduit le signal réceptionné en chaque point de l'espace par un pixel d'intensité lumineuse plus ou moins importante suivant la nature de obstacle et sa distance à la source. Le Docteur Bastian, de Californie, a essayé d’élucider cette question. Souvenons-nous que le dauphin imite les sons à la manière du perroquet et qu’il émaille peut-être en liberté ses discours de bruits de moteurs, cris de mouettes ou autres aboiements de chien, comme il peut le faire en captivité. Ce n’est pas un poisson qu’il a vu tout à l’heure, mais toute une multitude, et son excitation est grande de le faire savoir.